Comment se manifeste la peur de l’abandon bébé ?

Il est impossible (et indésirable) d’éliminer toutes les angoisses des enfants, mais nous pouvons les aider à y faire face en leur montrant que nous respectons et comprenons leurs angoisses.
Chaim Ginott, précurseur du mouvement parental positif, énumère 5 principales sources d’anxiété chez les enfants et fournit quelques moyens de la gérer.
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Plan de l'article
1. Anxiété liée à la peur de l’abandon
Chaim Ginott écrit : « Il n’y a pas de séparation sans préparation » car la plus grande crainte des enfants est que leurs parents cessent de les aimer et les abandonnent.
Vous ne devriez jamais menacer un enfant de le quitter, que ce soit en plaisantant ou avec un coup de colère : « Je pars sans toi », « Je te laisserai ici si tu ne te dépêchais pas », « Viens ici ou je pars sans attendre ».
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L’anxiété liée à l’abandon qui reste en sommeil peut se réveiller très rapidement.
Les enfants peuvent supporter la séparation plus facilement lorsqu’ils sont préparés à l’avance. Cette préparation peut se faire par des mots, des jeux, des soins, des livres… Par exemple, nous pouvons inviter des enfants à jouer « Dad Goes to the Hospital » ou « Mom Goes » avec des personnages ou des animaux en peluche. Les jeux de cache-cache peuvent aider les jeunes enfants à comprendre que quelqu’un qui est loin peut revenir.
Il sera également possible de créer un horaire ou une semaine au cours de laquelle l’enfant pourra bloquer les jours d’absence.
Un enfant tolérera mieux la séparation lorsqu’il a des photos, des messages audio, de petits mots écrits, des cartes postales virtuelles ou des vidéos de la personne absente.
Isabelle Filliozat propose plusieurs conseils pour préparer les enfants à la séparation :
- parler de la personne qui s’occupera de l’enfant
- discuter avec l’enfant de ce qu’il va faire pendant la séparation
- donner les vraies raisons de la séparation et parler de ce que vous ferez pendant la séparation
- parler de leurs propres sentiments : « Cela m’attriste de vous quitter », « Je vous appellerai ces jours-là à ce moment-là »
- écouter les émotions de l’enfant : il a le droit d’être triste, en colère ou effrayé
- évoquerr et visualiser la réunion
- dans la mesure du possible, habituer progressivement l’enfant
- allez vous dire au revoir pour éviter le sentiment d’abandon et de trahison
- manifester l’existence de pendant la séparation (par téléphone, e-mail, courrier, Skype…)
- lorsque vous êtes la personne qui « reste », écoutez l’enfant parler de la personne qui est absente : « pensez-vous à papa ou à maman », « et vous, quoi Tu crois que c’est où ? Que pensez-vous qu’il fait ? »
2. Anxiété de culpabilité
Chaim Ginott écrit :
Pour éviter une culpabilité excessive, les parents doivent réagir aux transgressions de l’enfance alors qu’un bon mécanicien s’occupe d’une voiture cassée. Ne blâmez pas le propriétaire : indiquez ce qui doit être réparé. Il ne blâme pas les cliquetis, les vibrations ou les grincements de la voiture ; utilisez-le pour poser un diagnostic. Il demande : « Quelle pourrait être la cause du problème ? »
Pour contrer l’anxiété de culpabilité, Haim Ginott propose plusieurs pistes :
- raison en termes de besoins et d’attachement , plutôt qu’en termes de punition pour comportement inapproprié
- faire en sorte que l’enfant se sente libre de penser ce qu’il veut sans risquer de perdre l’amour et l’approbation de ses parents
« Vous avez une opinion, mais je suis du contraire. Nous ne le voyons pas depuis le De la même façon ».
« Je respecte votre point de vue et mon opinion est différente. »
- en dire beaucoup en quelques mots
Des explications longues, non pertinentes et inutiles peuvent conduire à la culpabilité des enfants.
3. Anxiété liée à la méfiance ou à l’impatience
L’enfant a besoin d’occasions où il peut expérimenter, lutter et apprendre sans être poussé ou critiqué. Chaim Ginott conseille de quitter la chambre de l’enfant pour grandir :
- laisser un enfant faire une activité même si elle semble hors de portée
- laisser un enfant assumer une responsabilité qu’il se sent prêt à assumer
- Attendez
- soyez tolérant
- Encouragez avec compassion : « Ce n’est pas facile d’enfiler ces boutons ! » , « C’est difficile dévissez le couvercle du pot ! »
- laissez les enfants faire des erreurs, échouez (Chaim Ginott écrit même : « L’efficacité est l’ennemi de l’enfance »
4. Anxiété liée aux malentendus parentaux
Lorsque les parents se disputent, les enfants se sentent anxieux (parce qu’ils se sentent menacés par leur foyer) et coupables (parce qu’ils ont le sentiment d’avoir joué un rôle dans le désaccord familial)
L’anxiété liée à l’incompréhension parentale peut être réduite comme suit :
- les discussions
Les parents peuvent gérer leurs différences en parlant calmement ou en les épargnant pour des moments d’intimité. Bien qu’il soit utile pour les enfants de savoir que les parents peuvent avoir des différends à négocier, il est inutile de voir leurs parents s’attaquer mutuellement. — Haim Ginott
- la prise en compte de la les enfants en tant qu’êtres et non en tant qu’objets (messagers, espions, débiteurs d’amour pour rassurer les parents)
- l’assurance de l’amour inconditionnel des deux parents (les enfants doivent être sûrs que les deux parents les aiment et qu’ils ne seront pas impliqués dans une éventuelle guerre de guérilla)
- il est temps de pleurer la perte de sécurité familiale et de s’adapter à la nouvelle réalité
5. Anxiété mortelle
Les enfants ressentent l’abandon et la fin d’un amour lorsqu’un proche ou un animal de compagnie meurt. Comme les adultes, ils souffrent et se sentent impuissants.
Chaim Ginott conseille :
- mettre des mots sur la mort (et ne pas cacher la mort ou le mensonge)
Il vaut mieux éviter les euphémismes (les notions de sommeil, de ciel, de repos éternel peuvent créer de la confusion dans têtes d’enfants). Par exemple : « Quand quelqu’un est mort, le corps ne souffre plus ; les morts ne reviennent pas ; tous les êtres vivants finissent par mourir ».
- donner aux enfants le droit d’être tristes et de pleurer
Les attitudes des parents sont plus éloquentes que leurs paroles dans des circonstances importantes.
- leur permettre d’exprimer ce qu’ils pensent
Pour aider un enfant à faire face à la mort, on peut lui demander ce qui l’effraie, ce qu’il imagine, ce qu’il ressent.
- s’intéresser aux émotions et aux pensées de l’enfant grâce à une écoute active
« Mlle Grand-mère »
« Tu l’aimais tellement. Et je t’ai aimée aussi. »
« Vous aimeriez qu’il soit à nouveau avec nous. »
« Vous souhaitez de toutes vos forces qu’il soit encore en vie »
« Il est difficile de croire qu’elle est morte »
« Vous vous en souvenez si bien ? »
« Est-ce que vous aimeriez-vous pouvoir le visiter à nouveau ? »
- connaître et accompagner les étapes du deuil
Les étapes du deuil sont : le déni, la colère, la négociation, la tristesse et, enfin, l’acceptation. Nous pouvons accommoder toutes ces émotions au fil du temps et accompagner la nostalgie de mots, d’anecdotes, de souvenirs ainsi que d’images, de livres, de vidéos.