Dormir avec son enfant : quel âge idéal pour partager le lit familial ?

De nombreux parents se demandent à quel âge il est approprié de partager le lit avec leur enfant. Cette pratique, souvent guidée par des raisons culturelles, pratiques ou affectives, suscite des opinions variées parmi les experts en pédiatrie et les psychologues. Certains parents estiment que dormir avec leur enfant renforce le lien familial et procure un sentiment de sécurité réciproque.

Cette habitude n’est pas sans poser des questions sur la sécurité et le développement de l’enfant. Les professionnels de santé sont divisés sur le sujet, certains préconisant une séparation précoce pour encourager l’autonomie, tandis que d’autres voient des avantages à prolonger ce partage pour répondre aux besoins émotionnels des tout-petits.

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Qu’est-ce que le cododo et pourquoi le pratiquer ?

Le cododo, pratique de dormir avec son bébé, peut se dérouler soit dans la même chambre, soit dans le même lit. Cette habitude implique à la fois les enfants et les parents, créant ainsi une proximité physique et émotionnelle.

Les raisons de choisir le cododo

• Réponse rapide aux besoins : Les parents peuvent répondre plus rapidement aux pleurs et aux besoins de leur bébé pendant la nuit.
• Allaitement facilité : Pour les mères qui allaitent, le cododo permet des tétées nocturnes plus simples et moins perturbantes pour le sommeil.
• Sentiment de sécurité : Le bébé se sent rassuré par la présence de ses parents, ce qui peut favoriser un sommeil plus apaisé.

Les précautions à prendre

Le cododo n’est pas sans risques. La sécurité doit être une priorité pour éviter des incidents tels que le syndrome de mort inattendue du nourrisson (SMIN). Voici quelques recommandations :

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• Utiliser un matelas ferme et éviter les oreillers et couettes dans le lit parental.
• Veiller à ce que le bébé ne puisse pas tomber du lit ou se trouver coincé entre le matelas et le mur.
• Ne pas pratiquer le cododo si l’un des parents a consommé de l’alcool ou des médicaments qui peuvent altérer la vigilance.

Les avis divergent quant à la durée idéale de cette pratique. Certains professionnels, comme le médecin Michel Cymes, recommandent d’arrêter le cododo au-delà de 5 ans, tandis que d’autres soulignent les bénéfices émotionnels pour l’enfant. Considérez les besoins spécifiques de votre famille et consultez des spécialistes pour un avis éclairé.

Les avantages et les inconvénients du cododo

Le cododo présente divers avantages pour les familles. Parmi eux, le partage du lit familial favorise un lien émotionnel renforcé entre parents et enfants. Cette proximité permet une réponse rapide aux besoins nocturnes du bébé, ce qui peut apaiser les pleurs et faciliter l’allaitement. Plusieurs études anthropologiques montrent que le cododo est une pratique acceptée dans de nombreuses cultures à travers le monde.

Cette pratique comporte aussi des risques. Le cododo peut augmenter le risque de syndrome de mort inattendue du nourrisson (SMIN). Les recommandations en matière de sécurité sont donc majeures : un matelas ferme, l’absence d’oreillers et de couettes, ainsi qu’une vigilance accrue de la part des parents sont nécessaires.

Sur le plan psychologique, les avis sont partagés. La psychanalyse juge souvent le cododo comme immorale ou malsaine, notamment au-delà d’un certain âge. Le médecin Michel Cymes critique cette pratique lorsqu’elle se prolonge au-delà de 5 ans, arguant qu’elle peut nuire à l’autonomie de l’enfant.

Pour une analyse plus nuancée, il est pertinent de consulter les spécialistes en pédiatrie et en psychologie infantile. Les professionnels de santé recommandent d’adapter le cododo aux besoins spécifiques de chaque famille tout en tenant compte des recommandations de sécurité.

À quel âge arrêter le cododo ?

La question de l’âge idéal pour arrêter le cododo varie grandement selon les cultures et les recommandations des experts. Dans les sociétés occidentales, il est courant que les enfants aient leur propre chambre dès l’âge de six mois à un an. Cette séparation permet de favoriser l’autonomie et d’encourager un sommeil plus indépendant. Les spécialistes en pédiatrie, tels que l’American Academy of Pediatrics, recommandent de garder le bébé dans la même chambre que les parents, mais pas dans le même lit, jusqu’à l’âge d’un an pour réduire le risque de syndrome de mort inattendue du nourrisson (SMIN).

En revanche, dans des pays comme l’Inde, le sommeil partagé est non seulement accepté mais valorisé. Le cododo y est souvent pratiqué jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge de 5 à 7 ans, voire plus. Cette pratique est perçue comme bénéfique pour le développement émotionnel et la cohésion familiale.

L’âge auquel arrêter le cododo dépend aussi des dynamiques familiales et des besoins spécifiques de chaque enfant. Certains enfants peuvent montrer des signes de vouloir plus d’indépendance dès l’âge de deux ans, tandis que d’autres peuvent avoir besoin de plus de temps. Les parents doivent donc observer leur enfant et adapter leur approche en conséquence.

Pour une transition en douceur vers un lit individuel, vous devez suivre quelques étapes clés :

• Introduire progressivement le concept de dormir seul en commençant par de courtes périodes.
• Créer un environnement de sommeil rassurant avec des objets familiers.
• Mettre en place une routine du coucher constante pour sécuriser l’enfant.

Conseils pour une transition en douceur vers le lit individuel

La transition du cododo au lit individuel peut être un moment délicat pour l’enfant et les parents. Héloïse Junier, psychologue spécialiste de la petite enfance et autrice du livre Le sommeil du jeune enfant, souligne l’importance de respecter le rythme de chaque enfant. Selon elle, une transition en douceur évite les conflits et favorise un sentiment de sécurité chez le jeune enfant.

Voici quelques recommandations pour faciliter cette étape :

• Introduisez progressivement le concept de dormir seul. Commencez par de courtes périodes pendant la journée, puis augmentez progressivement la durée.
• Créez un environnement rassurant. Utilisez des objets familiers comme une couverture ou un doudou pour que l’enfant se sente en sécurité dans son nouveau lit.
• Établissez une routine du coucher. Une routine constante et prévisible aide l’enfant à comprendre que le moment du coucher approche. Incluez des activités apaisantes comme la lecture d’une histoire ou une berceuse.

Quant à Agnès Pargade, pédopsychiatre et autrice du livre Pourquoi consulter un pédopsychiatre, elle insiste sur la nécessité de valoriser l’autonomie de l’enfant. Selon elle, les parents doivent accompagner leur enfant sans précipitation, en valorisant chaque progrès.

Les parents doivent aussi rester à l’écoute des besoins et des émotions de leur enfant. La transition ne doit pas être vécue comme une séparation brutale, mais comme une étape naturelle de son développement.